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NOS ACTUS – CONFERENCES

22ème conférence du LFG

Mercredi 12 février 2020, les auditeurs sont venus très nombreux pour écouter Monsieur Emmanuel Fritsch* décrire la couleur des gemmes lors de la 22ème conférence du Laboratoire Français de Gemmologie. Retour sur l’événement.

La conférence a débutée à 18h30 face à une salle comble. En introduction, Monsieur Aurélien Delaunay, Directeur du Laboratoire Français de Gemmologie, a annoncé la récente accréditation ISO 9001 version 2015 du LFG,  ainsi que l’obtention, inédite pour un laboratoire de gemmologie, de la certification du Responsible Jewellery Council (RJC) sur la base du nouveau Code des Pratiques 2019.

Quelques minutes plus tard, le Professeur Fritsch démarrait son intervention en présentant une définition de la couleur : « Elle s’avère complexe à établir puisque la couleur est plutôt une apparence colorée. Il faut donc décrire simplement les couleurs aux clients pour ne pas risquer de les perdre. Pour cela, il faut utiliser des termes colorimétriquement corrects, et éviter les termes commerciaux comme sang de pigeon  (40% des rubis vendus sur internet- GemGuide), bleu royal ; et les termes analogiques comme olive, chocolat… »

La couleur est le résultat de plusieurs interactions : Lumière – Objet – Observateur.

Sachant que les lumières sont elles mêmes variables. La lumière du jour mesure 6500 K, la lumière incandescente A 2856 K, la lumière fluorescente F7 6500 K…

Avant de définir la couleur, il faut donc définir la lumière dans un environnement normé.

Il faut ensuite utiliser des termes de couleur colorimétriquement corrects, en s’aidant des couleurs spectrales et des roues des couleurs existantes. Trois composantes en ressortent : la saturation, la clarté et la pureté. Voici le tableau des qualificatifs que le Laboratoire Français de Gemmologie utilise actuellement :

Il est recommandé d’utiliser des références réelles, comme des sets d’étalons de couleurs, ou des références virtuelles, comme les GemeWizard, ou encore des étalons papiers avec le Munsell, World of color ou Color Codex.

Certains phénomènes participent à la vision de couleurs spécifiques et spéciales.

« Ainsi, a ajouté le Professeur Emmanuel Fritsch, les rubis commercialement nommés sang de pigeon doivent leur rouge à la composante luminescente de la couleur visible par la diffusion de la lumière. C’est l’excitation visible (non liée à celle des UV). Les saphirs du Cachemire doivent leur bleu velouté à la diffusion de la lumière, liée aux inclusions (poussière de rutile). »

Il est aussi important de prendre en compte le fait que la colorimétrie n’intègre pas (ou mal) les facteurs suivants :

  • L’aspect polyédrique, les formes et dimensions différentes (fancy par rapport à round)
  • La luminescence des échantillons
  • La diffusion de la lumière (le côté velouté à laiteux) et les couleurs « physiques »
  • Le pléochroïsme
  • Le zonage des couleurs dans la masse

Pour conclure, les scientifiques doivent choisir des termes simples (donc limités), fondés sur du vocabulaire colorimétriquement correct (comme ceux actuellement utilisés au LFG).

Si l’on utilise des termes « commerciaux », il est impératif de les définir par rapport à un environnement d’observation : un rubis sang de pigeon : est un rouge accompagné d’une légère diffusion de la lumière et de luminescence rouge excitée par la lumière visible. Il est donc à noter rouge lumineux.

Finalement, la couleur est une perception issue du cerveau. Elle n’est pas intrinsèque à la pierre et dépend de chaque individu et des conditions d’observation.

*Emmanuel Fritsch est professeur à l’Université de Nantes et à l’IMN Jean Rouxel et conseiller scientifique du LFG.

FERMETURE HIVERNALE DU LABORATOIRE FRANÇAIS DE GEMMOLOGIE

Le laboratoire sera fermé du 25 décembre au 2 janvier inclus.

Il rouvrira ses portes le mercredi 3 janvier 2024.

Toute l'équipe du LFG vous souhaite de belles fêtes de fin d'année.

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